Dès lors que le travailleur est hors de vue et d’ouïe de tout être humain, il est considéré comme un travailleur isolé.
Si la loi n’interdit pas l’isolement sur le lieu de travail, elle impose à l’employeur un devoir clair : assurer la sécurité de tout employé en situation d’isolement. Qu’il exerce son activité, seul, par choix personnel ou par obligation, le travailleur doit bénéficier de solutions de protection. Les risques professionnels liés à sa situation d’isolement doivent être identifiés et évalués.
Des mesures concrètes pourront ensuite être prises pour renforcer sa sécurité : formation et information, sensibilisation aux risques professionnels, équipements de surveillance, planification et réorganisation des tâches dangereuses ou bien encore investissement dans des équipements de protection tels que les PTI-DATI.
Encadrements et principes du travail isolé
N’importe quel travailleur peut être amené à rester seul sur son lieu de travail. Cela peut être pendant sur une période courte de la journée ou au contraire en permanence, du fait d’une activité professionnelle qui ne laisse pas forcément le choix.
La notion d’isolement est reconnue dès que l’employé est éloigné visuellement et physiquement de ses collègues ou de tierces personnes. Ainsi, même le réceptionniste d’un immeuble de bureau se trouve en situation d’isolement en l’absence d’un collègue à proximité. C’est aussi le cas des ouvriers qui travaillent seuls à la cave, au grenier ou dans une salle de bain, des aides-soignants à domicile, des agents des services sociaux, des gardiens, des rondiers et de bien d’autres encore.
La loi émet toutefois des réserves et des limitations sur le travail isolé des salariés, notamment ceux qui exercent une activité à haut risque. Ces dispositions particulières concernent notamment le travail en hauteur, les interventions sur des appareils ou réseaux électriques à haut voltage, la manipulation de substances dangereuses, le travail sur ou avec des outils dangereux (scies à chaîne, armes à feu, etc.), le travail près d’un plan d’eau de grande profondeur et le travail en espace clos.
La question n’est donc pas de savoir si le travail en isolement est légal ou non. L’important est d’identifier tous les risques potentiels liés au fait de la situation d’isolement du travailleur. L’évaluation des risques repose sur une analyse au cas par cas. Elle est basée sur la nature du travail même, le profil santé et les qualifications du travailleur, les interactions avec d’autres personnes, les possibilités d’accident, de blessures, etc.
DOOMAP aide les entreprises à identifier et à analyser ces risques pour utiliser le dispositif d’alerte adéquat.
Les obligations de l’employeur vis-à-vis des travailleurs isolés
L’employeur est tenu de mettre en œuvre des mesures visant à protéger la sécurité et l’intégrité physique d’un travailleur isolé, peu importe les circonstances de l’isolement.
Il est indispensable de parler ouvertement des risques liés au travail isolé en entreprise.
Pour réduire les risques face aux situations d’isolement des travailleurs, plusieurs solutions peuvent être mises en place telles que :
- Sensibiliser les employés aux risques professionnels (formation et information) afin de les habituer aux contraintes spécifiques de l’isolement et de les préparer à bien réagir en cas de problèmes.
- Installer des équipements de surveillance sonore ou visuelle.
- Programmer et exécuter les tâches les plus risquées à des horaires normaux afin de faciliter les interventions d’urgence en cas de besoin.
- Établir une déclaration des heures et la localisation de chaque travailleur isolé, assorti d’un plan d’action d’urgence en l’absence de signe de vie.
- Équiper les travailleurs isolés de dispositifs de protection du travailleur isolé ou PTI-DATI (LWP ou Lone Worker Protection en anglais), même si c’est temporaire. Ces dispositifs permettent de réagir rapidement sur les incidents. Le délai d’intervention des secours est ainsi réduit, tout comme le risque de complications.