Les agents d’entretien et de propreté ont pour mission d’assurer la propreté de locaux publics ou privés.
Leurs horaires de travail sont parfois en décalage avec le reste du personnel. Ils se retrouvent donc fréquemment en situation d’isolement, loin de la vue et de l’ouïe de toutes personnes.
Les risques de cette profession sont multiples : physiques, chimiques, biologiques, psychologiques. Pour prévenir et diminuer sensiblement les risques, il est nécessaire de prendre des mesures préventives après avoir établi une évaluation générale.
La mise en place de formation pour sensibiliser les travailleurs isolés sur les dangers de chaque poste de travail, le port de dispositifs d’alarme pour travailleurs isolés (DATI) et d’équipements de protection individuelle (EPI) sont des solutions pour réduire sensiblement les risques professionnels.
Ces mesures permettent de se conformer aux obligations légales de tout employeur et de rendre les conditions de travail plus favorables.
Types de risques professionnels identifiés
Physiques
Parmi les risques physiques les plus courants, on trouve les blessures musculo-squelettiques, souvent causées par des mouvements répétitifs, des postures inconfortables et la manipulation de charges lourdes.
Les tâches quotidiennes de l’agent d’entretien sont parfois la source de douleurs chroniques au niveau du dos, des épaules et des articulations, compromettant la santé à long terme des travailleurs.
Les travaux en hauteur augmentent le risque de chute, surtout si l’équipement n’est pas stable ou approprié.
Autres risques physiques constatés : glissades sur sol mouillé sont fréquentes, blessures suite à une mauvaise manipulation des machines industrielles, agressions physiques…
Chimiques
Les agents d’entretien et de propreté sont exposés à divers produits chimiques qui présentent des dangers significatifs pour leur santé. Parmi ces produits, on trouve des détergents, des désinfectants, des solvants et d’autres agents de nettoyage puissants.
Les conséquences liées à une exposition à ces produits chimiques sont :
- Irritations cutanées, allergies
- Problèmes respiratoires, toux chronique
- Risque d’intoxication
- Brûlures
Biologiques
Suivant le type de locaux ou d’activité dans lequel il se trouve, l’agent de propreté est exposé aux agents infectieux présents dans les sanitaires, les déchets, les lieux de stockage ou d’élevage, etc.
Les surfaces et les objets nettoyés peuvent être contaminés par des bactéries, des virus et des champignons, augmentant le risque d’infections cutanées, respiratoires ou gastro-intestinales.
Le tri et l’élimination des déchets, en particulier les déchets médicaux ou ceux provenant des sanitaires, exposent les travailleurs à des agents infectieux comme le VIH, l’hépatite B et C.
Psychologiques
Les agents d’entretien et de propreté sont confrontés à des risques psychologiques et à des conséquences liées à l’isolement dans l’exercice de leurs fonctions. Ces risques affectent leur bien-être mental et leur performance au travail.
Risques psychologiques rencontrés :
- Stress et pression
Les attentes élevées en matière de propreté et d’efficacité, combinées à des horaires de travail souvent irréguliers ou nocturnes, peuvent générer un stress important et une pression constante sur les agents.
- Sentiment d’isolement
Travailler seul, surtout dans des espaces vastes ou déserts, peut engendrer un sentiment d’isolement social voire de peur affectant négativement le moral et la motivation des travailleurs.
- Manque de reconnaissance
La profession d’agent d’entretien est parfois sous-estimée par les employeurs et l’entourage. Cela peut conduire à une diminution de l’estime de soi et à un sentiment d’inutilité.
- Risque de harcèlement
Un travailleur isolé devient facilement vulnérable et impuissant.
Mesures de prévention et outils
Évaluation des risques (EVrP)
L’évaluation des risques professionnels (EvRP) est une démarche qui commence par l’identification systématique des dangers présents dans l’environnement de travail, que ce soit des risques physiques, chimiques, biologiques, ergonomiques ou psychosociaux. Une fois ces risques identifiés, ils sont analysés en fonction de leur gravité et de leur probabilité effective, permettant ainsi de prioriser les actions à entreprendre.
Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP)
Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est l’outil central de cette démarche. Obligatoire pour chaque employeur, le DUERP doit contenir une description exhaustive des risques identifiés, une hiérarchisation de ces risques, et les mesures de prévention à mettre en place. Il doit être mis à jour régulièrement, au moins une fois par an, ou lors de changements significatifs dans l’organisation ou les méthodes de travail. Le DUERP doit également inclure des informations complémentaires telles que les coordonnées des responsables de la sécurité, les programmes de formation, etc.
Formation et sensibilisation
Des sessions de formation doivent être mises en place afin que chaque employé identifie et gère les risques liés à son activité professionnelle. Elles doivent inclure des modules sur :
- Les gestes et les postures à adopter
- L’utilisation correcte du matériel de travail, des équipements de protection individuelle (EPI) et des dispositifs d’alarme du travailleur isolé (DATI)
- La manipulation sécurisée des produits dangereux et les consignes de stockage
- Les procédures d’urgence en cas d’accident
La sensibilisation, quant à elle, vise à instaurer une culture de la sécurité au sein de l’entreprise. Elle passe par la diffusion d’informations sur les risques professionnels et les bonnes pratiques à adopter, à travers des affiches, des dépliants, des newsletters, et des réunions d’équipe. Les campagnes de sensibilisation sont l’occasion d’inclure des simulations d’accidents ou des exercices d’évacuation pour préparer les employés à réagir efficacement en cas d’urgence.
Impliquer les salariés dans la démarche de prévention est indispensable. Les retours d’expérience et les suggestions des employés sont une source précieuse d’informations concrètes et pertinentes pour améliorer les mesures de sécurité.
En investissant dans la formation et la sensibilisation, les entreprises non seulement réduisent le nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles, mais elles améliorent également la qualité de vie au travail, augmentent la productivité, et favorisent un climat de travail positif et sécuritaire.
Utilisation d’équipements de protection individuelle (EPI)
Les équipements de protection individuelle (EPI) fournis par l’employeur doivent être obligatoirement portés au quotidien. Cela peut être des gants, des chaussures antidérapantes, des vêtements de protection, des lunettes, etc.
Utilisation de dispositifs d’alarme du travailleur isolé (PTI-DATI)
L’investissement dans des PTI-DATI est une solution intéressante pour protéger les travailleurs isolés. Les dispositifs d’alarme du travailleur isolé permettent de déclencher une alerte manuelle ou automatique en cas d’incident et d’assurer ainsi une intervention rapide. Dans certaines situations d’urgence (malaise cardiaque, agressions physiques, etc.), l’outil peut réduire grandement les délais d’attente pour être secouru.
Les dispositifs de protection du travailleur isolé (DATI) incluent des fonctionnalités telles que :
- Des systèmes de PTI homme mort
- Des alarmes automatiques (bouton SOS)
- Des capteurs de géolocalisation
- Des capteurs de détection de perte de verticalité ou d’immobilité prolongée
- Des moyens de communication en mode mains libres.
Amélioration des conditions de travail
Une amélioration globale des conditions de travail réduit fortement les risques professionnels liés à chaque profession.
- Pauses régulières : Les agents doivent respecter les temps de pause imposés par l’employeur afin d’éviter la fatigue physique et mentale.
- Ergonomie et posture : Les outils et les équipements de nettoyage doivent être ergonomiques pour réduire les efforts excessifs et les postures contraignantes. Le médecin du travail est de bons conseils pour sélectionner le matériel adapté à chaque poste de travail.
- Environnement de travail sain : Maintenir un environnement de travail propre et organisé réduit les risques d’accidents.
Prendre des mesures de protection pour garantir la sécurité et le bien-être des travailleurs isolés est d’une importance capitale.
Le Code du travail exige que l’employeur évalue les risques professionnels de ces employés et prenne les mesures pour garantir leur sécurité et protéger leur santé. L’utilisation de dispositifs PTI-DATI est une solution performante, fiable et efficace afin de gérer les situations d’urgence le plus rapidement possible. Les conséquences résultant d’un accident ne peuvent en être que moins lourdes.